Pour commémorer cet anniversaire, notre directrice générale Julie Pelletier a signé une lettre émouvante dans La Presse, Le Devoir et le Nouvelliste, que voici :

On pense à toi, Gérald, à Trois-Rivières où ailleurs, quand on s’engage, qu’on s’exprime franchement, qu’on dialogue, qu’on emploie la langue française pour préciser, défier ou aimer. Ton verbe fougueux et ta poésie retentissante en ont inspiré plusieurs. Tu nous as appris que la langue n’est pas qu’un outil de communication, mais un véritable vecteur d’identité et de fierté.

La défense de la langue française au Québec a été l’un de tes combats les plus chers. Dans un contexte de mondialisation et de transformation numérique, où les langues dominantes tendent à uniformiser les cultures, la question de la préservation des langues minoritaires est plus que jamais d’actualité. Les enjeux liés à la qualité de la langue française et à la francisation qui touchent particulièrement les milieux du travail et de l’éducation et qui occupent l’espace médiatique, ainsi que la place de la culture québécoise dans un monde globalisé, sont autant de défis qui rappellent l’importance de ton héritage.

Paradoxalement, tout en étant un ardent défenseur de la langue française, tu étais aussi un fervent partisan de l’ouverture à toutes les cultures. Tu croyais en un Québec multiculturel et solidaire, où chaque individu aurait sa place. Aujourd’hui, les questions liées à l’immigration, à l’intégration et à la diversité culturelle sont au coeur des débats publics. Ton héritage nous invite à concilier l’affirmation de notre identité et l’accueil de l’autre.

On pense à toi, Gérald, dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal ou ailleurs, quand on contribue à ce que des jeunes et des adultes de tous les horizons s’éduquent en français et qu’on déploie des efforts pour bien les inclure, pour bien les intégrer, pour les comprendre et pour les aider à s’épanouir, comme pour apprendre d’eux et pour grandir nous-mêmes. Ton héritage se vit au quotidien dans les écoles, dans les cégeps et dans les universités, où l’on enseigne et où l’on apprend le français et en français. Notamment au cégep Gérald-Godin, sur tes traces, on s’engage avec conviction dans la valorisation de la langue française, l’intégration des communautés culturelles et l’éducation interculturelle depuis 25 ans.

Tu as consacré une grande partie de ta vie à défendre les droits des plus vulnérables et à promouvoir une société plus juste et plus équitable. Dans un contexte marqué par les inégalités croissantes et les défis environnementaux, ton appel à la solidarité et à l’engagement citoyen résonne particulièrement fort. Tu as su incarner l’espoir d’un Québec plus juste et plus solidaire, et ton engagement politique a marqué les esprits.

Tu écrivais : « t’en souviens-tu, Godin / qu’il faut rêver aujourd’hui / pour savoir ce qu’on fera demain ? ». Tes mots nous invitent à ne jamais cesser de croire en un avenir meilleur. Tu continues de nous guider et tu nous appelles à rêver encore.

On pense à toi, Gérald, quand on a l’âme à la tendresse. Ta relation avec Pauline Julien est une source d’inspiration pour ceux et celles qui croient en l’amour passionné et en la beauté de la vie.

En cette journée commémorative, on te rend hommage. Tes idées sur la langue, sur la culture, sur la justice sociale et sur l’engagement citoyen nous interpellent toujours et nous orientent dans un monde en constante évolution. En nous rappelant l’importance de nos racines, de notre identité collective et de notre responsabilité envers les autres, tu continues de nous inspirer à bâtir un avenir plus juste et plus humain.

Merci de nous inspirer à rêver encore, Gérald.

Publié le 15 Oct 2024